The Minute Philosopher

 

Montaigne à vélo !

Christophe Salaün, Éloge de la roue libre

The Minute Philosopher, février 2018, 12€







« Après les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau, les Méditations du cycliste en danseuse » 

Le Canard enchaîné


« Christophe Salaün donne à ses contemporains peut-être goût à la philo autant qu’au vélo et lutte ainsi contre l’inculture et l’embonpoint » Froggy’s Delight


« Entre dépaysement contemplatif et voyage intérieur, on prend la roue de ces confessions vélocipédiques avec plaisir » Philosophie magazine


« Christophe Salaün voit dans le vélo une éthique de l’effort, mais aussi un hédonisme et une esthétique, comme s’insérer par la course dans le paysage, y tracer sa voie… » Le Journal de la philo, France Culture



« La pratique du vélo m’invite à expérimenter trois conditions essentielles : celle de la volupté, celle de la vertu et celle de la contemplation du monde. Jouir, endurer, s'émerveiller, tels sont les pôles sans cesse renouvelés d'une activité qui mêle de la façon la plus intime la dépense physique et la pensée métaphysique, qui relie dans un entrelacs indissoluble le charnel et le spirituel. S'il m'est permis un raccourci, je dirais volontiers que le vélo est tour à tour et tout autant, un hédonisme, une éthique de l’effort, et une approche esthétique du monde. Il réunit l'évident plaisir de l'usage du corps, l'épreuve de la matérialité des choses, ainsi qu'une réflexion décisive sur le sens de mon insertion dans le monde. À vélo, dans l'expérience des choses, c'est toujours moi-même, corps et âme, que je saisis, et, in fine, c'est rien de moins que l'énigme de ma propre existence qui est en jeu.

Outre une chose et une pratique, le vélo est donc aussi une métaphore. Au-delà du transport, du déplacement, pédaler renoue avec une certaine idée du voyage. Tout cycliste est un voyageur, ne serait-ce qu'en raison de son rapport original à l'espace et au temps, de sa manie de réinventer le territoire en l'explorant, par un labour qui l'assimile tout en l'étendant. – Objet technique par excellence, le vélo est emblématique de notre compagnonnage et de notre connivence avec l'univers des machines. Il en souligne la beauté, la relation intime. À la fois auxiliaire et prolongement de mon corps, instrument ou appendice, il est cette machine qui vit de ma vie. – Dans le plaisir comme dans l'effort, dans le dépassement de soi ou dans la jouissance la plus sensible, il interroge mon autonomie et ma liberté, mon aspiration à la solitude comme ma tendance à faire société, il est une forme heureuse de laisser aller qui confine à l'oisiveté. Et comme à vélo, je ne marche plus, mais je cours ou glisse, quelle marque puis-je imprimer encore au monde quand je me borne à un tel survol ? Le vélo d'emblée est de parti-pris : contre la lourdeur consommatrice, destructrice du monde, il y a comme l'expression d'une légèreté, d'une fluidité, d'un geste non invasif, mais ample, libre, discret. » (extrait du Prologue)


Grimper sur un vélo n'est certes plus cette aventure périlleuse que raconte avec drôlerie Mark Twain, elle conserve toutefois le charme et le piquant d'un geste subversif, la saveur particulière d'une initiative qui cherche avant tout à réhabiliter l'individu dans ses droits et cela à rebours de tout égoïsme. On n'est pas assis sur son vélo comme on peut l'être en voiture, illusoirement coupé du monde, blotti dans un cocon qui nous sépare des autres, de leur promiscuité, de leurs bavardages, de leur présence. À vélo, on est pleinement dans le monde, et partout on est chez soi.

Être « le nez dans le guidon », « en danseuse », en « roue libre »… Ce sont ces métaphores que Christophe Salaün explore avec légèreté non moins qu'avec sérieux, comme il enfourche son vélo, nous invitant à penser le vélo comme le point de convergence d'expériences qui sont autant d'occasions de redécouverte de soi et du monde.


Lire un chapitre (L’ascension du mont Ventoux)










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